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Dissonances et belles paroles au G8
alayamadmin
Analyse Economique

2011-07
Al Ayam
Derrière une apparente harmonie, le G8 de Deauville, les 26 et 27 mai, a fait aussi résonner les voix de la dissonance. Certes, à l’exception du Japon, qui doit affronter les retombées du terrible tremblement de terre, la relance semble se confirmer. Pour autant, la reprise, si elle devait se confirmer, ne saurait effacer les conséquences de la récession. Et ce d’autant plus que la reprise ne devrait permettre que le retour à la situation 2007-2008. Ce serait donc insuffisant pour espérer gommer d’un seul coup la récession des années 2009 et 2010.
De plus, il faut bien constater des dissonances. Première dissonance, la façon dont les nations européennes continentales et les Anglo-saxons ont réagi à la crise. Pour les nations européennes, la priorité a été de sauver les emplois menacés, ce qui a conduit les entreprises à se retrouver en sureffectif et à sacrifier leurs gains de productivité potentiels. A l’inverse, Américains et Anglais ont mis l’accent sur la recherche de gains de productivité, seuls capables à leurs yeux de sortir de la crise. Ce résultat a été obtenu puisqu’on considère que les gains de productivité ont progressé de 8% sur la période, outre-Atlantique. Bien sûr, cela se traduit dans le domaine de l’emploi et dans le domaine social par des situations très contrastées : - 7% pour l’emploi aux Etats-Unis, - 1,50 % en Europe. A moyen et à long terme, cela se traduira nécessairement par un besoin de croissance urgent outre-Atlantique, non prioritaire en Europe.
Autre dissonance, l’inflation : inquiétante aux Etats-Unis et encore plus en Grande-Bretagne, elle n’est pas à l’ordre du jour en Europe continentale. Enfin, dans le domaine budgétaire, partout les finances sont détériorées, mais l’on ne saurait comparer l’Allemagne, avec un déficit 2010 proche des 3%, à la France avec un déficit 2010 proche des 7%. De même, si on compare maintenant la France à l’Espagne, le déficit budgétaire comparé au P.I.B. est beaucoup plus élevé en Espagne que celui ramené au P.I.B. français. Par contre, l’endettement des deux pays est nettement plus défavorable cette fois à la France. Comme on peut le constater, la situation est compliquée, car une réponse commune est difficilement compatible avec des situations qui ne le sont pas. Comment, par exemple, relancer la croissance américaine en favorisant une reprise du dollar, ce qui conduirait à une dépréciation de l’euro.
A Deauville, la seule unanimité a porté sur ce que certains ont appelé « le printemps arabe », les Etats membres du G8, dont la Russie, se sont en effet engagés à fournir une aide économique aux pays arabes aspirant « à la démocratie ». Cette aide serait gérée par les organisations internationales financières et pourrait dans un premier temps se concrétiser à hauteur d’une quarantaine de 40 milliards de dollars pour l’Egypte et la Tunisie. De même pour la Lybie, la Russie a semblé rallier pour la première fois la position des Occidentaux en appelant au départ de Mouammar Kadhafi, mais en restant réticente sur l’affaire syrienne. Mais, tout cela risque de rester de belles paroles sans lendemain si les promesses ne sont pas suivies d’effets, notamment d’espèces sonnantes et trébuchantes…