La Chine inquiète…

La Chine inquiète. À la suite de celles de la Chine, les bourses asiatiques dévissent de plus de 70% en quelques jours. Le monde retient son souffle comme si l’économie chinoise était à l’agonie, allant jusqu’à remettre en cause les statistiques officielles, conduisant certains à affirmer que le taux actuel de croissance de la Chine se situe à 2-3% et non çà un peu moins de 7% comme l’affirment les autorités du pays qui maintiennent leur objectif de 7% pour l’année 2015. Mais il faut rappeler que les statistiques chinoises ont tours donné lieu à interrogation sur leur sincérité. Cela n’est d’ailleurs pas un cas unique et il suffit de se rappeler les « imprécisions» des données officielles italiennes et grecques de ces dernières années. Ce n’est donc pas nouveau, et lorsque ces mêmes autorités chinoises annonçaient il y a quelques années 12% de croissance, beaucoup pensaient alors que c’était 14-15%.De toute façon, la Chine fait peur à 12% comme à 6 ,8%, à 2% comme à 15%, une chose étant certaine cependant qui est celle de ne pas contester les statistiques officielles si on veut continuer à les utiliser quand cela arrange.
Concernant la chute des bourses asiatiques, à commencer par les chinoises, il ne faut pas oublier leurs gains de plus de 150% au cours des deux dernières années. Aussi si elles perdent aujourd’hui plus de 70%, leur gain demeure quand même d’autant pour l’instant, on s’en contenterait bien volontiers en occident.
la Chine connait une crise
Qu’en est- il vraiment ? Ce dont nous sommes sûrs, c’est que la Chine connait une crise. Elle est en train de payer les conséquences de la politique de l’enfant unique, avec un vieillissement programmé de sa population et des retraites de plus en plus nombreuses à financer et des actifs qui le sont de moins en moins.
Mais là encore ce n’est pas un phénomène unique et nouveau, comme nous le rappelle la Russie et l’Allemagne.
Autre certitude, celle reposant hier et aujourd’hui encore sur les exportations. Ce qui suppose le maintien de coûts de production compétitifs, conduisant à des salaires très bas, sans doute trop bas, relayés par des manipulations sur le taux de change du yuan, comme celles de ces dernières semaines.
Mais la double dévaluation du yuan de ces derniers jours n’atteint pas 5% alors que la théorie économique rappelle fort à propos que l ‘efficacité d’une dévaluation suppose un taux de dévaluation d’au moins 8 à 10% .On rappellera utilement à ce sujet que lors des accords de Brettons Woods, la tolérance de fluctuation était de plus ou moins 2,25%,soit un écart maximum de 4,5%
On ne pourra donc que s’étonner des réactions des occidentaux à ces deux petites dévaluations successives du yuan.
Rappelons enfin que si le monde occidental a pu combattre avec efficacité son inflation, il le doit en grande partie à l’importation massive de produits chinois à bas coût, permettant également de maintenir un pouvoir d’achat mis à mal par la récession et les politiques d’austérité, mais en même temps favorisant les délocalisations et le chômage.
Parmi les statistiques officielles les moins contestables, celles du commerce extérieur nous semble devoir être privilégiées.
Si on en croit leur publication la plus récentes, les exportations ont baissé de 8,5% en juillet dernier et les importations de 8,1% .Compte tenu qu’elles sont très majoritairement facturées en dollar, ce dernier s’étant réévaluer de quelque 20% ces derniers temps, cela valorise la perte.
Il est peu probable que le commerce extérieur chinois se redresse de manière significative en 2015, et ce malgré la dévaluation du yuan.
N’oublions pas également que tout au long du premier semestre 2015, le yuan s’est apprécié par rapport à l’euro, pénalisant les exportations chinoises vers les pays européens sans que la demande intérieure puisse venir compenser cette chute, précisément en raison de la faiblesse des salaires.
En résumé, il est possible d’affirmer qu’il y a un ralentissement de l’activité économique en Chine, mais on semble loin de l’effondrement et du chaos.
À cet égard, la réaction des marchés occidentaux est celle d’une évolution contraire à ce qu’ils espéraient ou à ce qu’ils attendaient, mais non pas celle annonçant une crise économique majeure.
En attendant le ralentissement de l’activité économique chinoise, fait baisser les demandes en ressources énergétiques et, par conséquent le prix des hydrocarbures, ce qui est une bonne nouvelle pour la plupart des économies européennes et des autre pays qui n’ont pas de ressources énergétiques.
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